Cette situation de dégradation du marché pousse les Etats à couvrir leur besoin de financement en faisant recours presque uniquement aux bons du trésor. Et tous les analystes s’accordent à dire que la situation du marché actuelle s’expliquerait essentiellement par les mesures de politique monétaire prises par la BCEAO. En effet, la réunion Comité de politique monétaire (CPM) du 6 décembre 2016, a pris des décisions visant à préserver la stabilité monétaire de l’Union et améliorer le fonctionnement du marché interbancaire. La décision N°4 stipule que «le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’open market est fixé à 2.5% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,5%» et entre en vigueur à compter du 16 décembre 2017. Tandis que la décision N°5 dans son article premier stipule que : «l’encours des refinancements cumulés accordés à une contrepartie sur le guichet de prêt marginal et le guichet spécial de refinancement de la BCEAO est fixé à deux fois maximum les fonds propres de base de la partie concernée » et en son article 2 que : «A titre transitoire, les établissements de crédits qui ne sont pas en conformité avec le plafonds fixé à l’article premier , disposent d’une période échéant le 30 juin 2017 pour s’y conformer». Ainsi, la banque centrale venait de rendre les conditions d’accès au refinancement plus difficile. Cette remontée de taux a été répercutée sur les titres publics.
Qu’est qui a poussé l’institut d’émission à prendre de telles mesures ? Conséquence, ces mesures surprises, non préparées et non anticipées par les marchés ont poussé les banques qui détiennent plus de 85% des titres publics à « sur-réagir » et les Etats à adresser une partie de leur besoin de financement à des banques locales et internationales pour des emprunts directs et au marché international (la Côte d’Ivoire a déjà annoncé son eurobond de Un milliards de dollars et le Sénégal lance son eurobond à partir de ce mois de mai). A titre d’illustration, les montants mobilisés par les Etats, par adjudication, sont arrêtés à 654 milliards F CFA au premier trimestre 2017 contre 870 milliards un an plus tôt, soit un repli de 33%.
Face à des besoins de financement énormes et avec un marché qui peinent à combler leur besoin de financement sur le marché local, les Etats haussent la voix. Cette « rébellion » des Etats pousse la BCEAO a corrigé en libérant de la liquidité pour les banques tout en maintenant ses taux directeurs inchangés .Ainsi, le CPM tenu le 1er mars 2017 a décidé, en vue d’accompagner la mise en œuvre des mesures visant un meilleur fonctionnement du marché interbancaire, de baisser de 200 points de base le coefficient de réserves obligatoires applicables aux banques de l’Union pour le ramener de 5,0%, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012, à 3,0%. Cette décision prend effet à compter du 16 mars 2017. Cette mesure a immédiatement amélioré la couverture des titres publics qui ressort environ à 140% contre près de 95% sur les deux premiers mois de l’année. Cependant, elle n’a pas permis d’améliorer le coût du crédit, au contraire le taux moyen pondéré des bons du Trésor s’est renchéri de 40 points de bases. La BCEAO doit-elle aller beaucoup plus loin dans ses mesures de correction ?
Les injections liquidités de la BCEAO révèlent également que la demande de liquidité est toujours forte et inférieur à l’offre. Autre révélation, les banques sont aujourd’hui prêtes à acheter plus cher la liquidité. Pour preuve, l’injection de liquidité du 28 mars 2017 a connu un taux moyen pondéré de 4.5% contre 3.3651 % un an plus tôt.
Adou FAYE
Qu’est qui a poussé l’institut d’émission à prendre de telles mesures ? Conséquence, ces mesures surprises, non préparées et non anticipées par les marchés ont poussé les banques qui détiennent plus de 85% des titres publics à « sur-réagir » et les Etats à adresser une partie de leur besoin de financement à des banques locales et internationales pour des emprunts directs et au marché international (la Côte d’Ivoire a déjà annoncé son eurobond de Un milliards de dollars et le Sénégal lance son eurobond à partir de ce mois de mai). A titre d’illustration, les montants mobilisés par les Etats, par adjudication, sont arrêtés à 654 milliards F CFA au premier trimestre 2017 contre 870 milliards un an plus tôt, soit un repli de 33%.
Face à des besoins de financement énormes et avec un marché qui peinent à combler leur besoin de financement sur le marché local, les Etats haussent la voix. Cette « rébellion » des Etats pousse la BCEAO a corrigé en libérant de la liquidité pour les banques tout en maintenant ses taux directeurs inchangés .Ainsi, le CPM tenu le 1er mars 2017 a décidé, en vue d’accompagner la mise en œuvre des mesures visant un meilleur fonctionnement du marché interbancaire, de baisser de 200 points de base le coefficient de réserves obligatoires applicables aux banques de l’Union pour le ramener de 5,0%, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012, à 3,0%. Cette décision prend effet à compter du 16 mars 2017. Cette mesure a immédiatement amélioré la couverture des titres publics qui ressort environ à 140% contre près de 95% sur les deux premiers mois de l’année. Cependant, elle n’a pas permis d’améliorer le coût du crédit, au contraire le taux moyen pondéré des bons du Trésor s’est renchéri de 40 points de bases. La BCEAO doit-elle aller beaucoup plus loin dans ses mesures de correction ?
Les injections liquidités de la BCEAO révèlent également que la demande de liquidité est toujours forte et inférieur à l’offre. Autre révélation, les banques sont aujourd’hui prêtes à acheter plus cher la liquidité. Pour preuve, l’injection de liquidité du 28 mars 2017 a connu un taux moyen pondéré de 4.5% contre 3.3651 % un an plus tôt.
Adou FAYE