Les professionnels de la pêche invitent l'UA à la mise œuvre des Directives volontaires de la FAO pour une pêche artisanale durable

Lundi 23 Novembre 2020

La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) demande à l’Union africaine (UA) de s’impliquer ‘’activement’’ dans la reconstruction de communautés de pêche artisanale maritime et continentale, par la mise en œuvre ‘’transparente, participative et sensibles’’ aux enjeux de genre, des ‘’Directives volontaires’’ du Fonds des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) pour une pêche artisanale durable.


Les professionnels de la pêche invitent l'UA à la mise œuvre des Directives volontaires de la FAO pour une pêche artisanale durable
‘’Nous demandons à l’UA et à ses pays-membres, en réponse à la crise que nous traversons, et aussi en préparation de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanale de 2022, de s’impliquer activement dans la reconstruction de communautés de pêche artisanale maritime et continentale, par la mise en œuvre, de façon transparente, participative et sensibles aux enjeux de genre, des directives pour une pêche artisanale durable de la FAO’’, a-t-elle lancé.

Cet appel de la CAOPA a été lancé samedi, dans une déclaration transmise à la rédaction à l’occasion de la commémoration de l’édition 2020 de la journée mondiale de la pêche, marquée par la pandémie deCOVID-19, mais aussi par un deuil causé par la mort de plusieurs pêcheurs qui tentaient l’émigration clandestine.

‘’Les Directives volontaires de la FAO pour une pêche artisanale durable, ainsi que la stratégie de l’UA de réforme des politiques de pêche et d’aquaculture en Afrique, doivent guider tant les décideurs que les professionnels dans cette démarche’’, écrivent les pays-membres de la CAOPA dans leur déclaration.
Selon eux, les restrictions à la circulation des personnes et des marchandises, la fermeture des hôtels et restaurants, des frontières, l’arrêt des liaisons aériennes, ont coupé la pêche artisanale de ses marchés local, régional voire international, et aussi parfois de ses zones de pêche, lorsque les pêcheurs pêchent dans les pays voisins.

‘’Tout cela a mis sous pression la survie de notre secteur et a aussi rendu l’accès au poisson difficile pour les personnes les plus démunies dans nos pays. Les femmes de la pêche artisanale africaine ont payé le plus fort prix. Privées de matières premières quand les pêcheurs ne sortent plus, coupées de leurs marchés, confinées chez elles, leur angoisse a été, tout au long de cette année 2020, de savoir comment elles pourraient nourrir leur famille et contribuer à la sécurité alimentaire de leur pays’’, poursuit la CAOPA.

Elle estime que cette crise ne sera pas la dernière et qu’elle voit déjà les impacts du changement climatique dans les activités de leur secteur avec l’érosion côtière, les sécheresses ou les inondations plus fréquentes, les conditions météorologiques en mer plus difficiles, le changement dans le type de ressources qu’on peut trouver.

C’est pourquoi, pour la CAOPA, ces ‘’moments difficiles’’ que traversent les professionnels doivent être l’occasion pour les gouvernements et les acteurs de ‘’réagir de manière décisive’’ pour améliorer, à long terme, les conditions de vie et de travail des hommes et des femmes de toute la chaine de valeur de la filière de la pêche artisanale africaine.

‘’Ce n’est pas en poursuivant des idées de croissance bleue basée sur le profit économique rapide, par la production de gaz et de pétrole offshore, par le développement anarchique d’hôtels en bord des côtes ou d’usines de farine de poisson, que nos communautés côtières verront leurs conditions de vie s’améliorer’’, pensent les membres de la CAOPA.
 
Serigne Makhtar Fall
 
Actu-Economie


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