"Le capitalisme de connivence, danger pour la croissance dans les pays en développement"

Mardi 12 Août 2014

Le gouverneur de la banque centrale indienne Raghuram Rajan a dénoncé mardi la collusion entre les élites politique, économique et financière.


Raghuram Rajan,  dénonce un "capitalisme de connivence" qui "en étouffant la transparence et la concurrence est nuisible à la libre-entreprise et à la croissance économique". (Crédits : Reuters)
Raghuram Rajan, dénonce un "capitalisme de connivence" qui "en étouffant la transparence et la concurrence est nuisible à la libre-entreprise et à la croissance économique". (Crédits : Reuters)
"L'un des plus grands dangers de la croissance dans les pays en développement est [...] le capitalisme de connivence [qui] crée des oligarchies et ralentit la croissance."
Cette phrase sans fard a été prononcée par le gouverneur de la banque centrale indienne, lors d'une conférence lundi soir à Bombay, capitale économique et financière de l'Inde. Raghuram Rajan dénonce ainsi la collusion entre le pouvoir politique et des entreprises ou des individus qui, notamment par corruption, exercent une influence ou reçoivent des avantages.

 Le capitalisme de connivence, "nuisible à la croissance économique"

Ancien économiste du Fonds monétaire international (FMI), Raghuram Rajan s'est fait connaître par son franc-parler qui détonne dans le monde mesuré des gouverneurs centraux. Et de poursuivre:
"En étouffant la transparence et la concurrence, le capitalisme de connivence est nuisible à la libre-entreprise [...] et à la croissance économique."
En substituant les intérêts privés à l'intérêt général, il "entrave l'expression démocratique", ajoute-t-il.

 En Inde, "la collusion au plus haut niveau"

Ces propos font notamment référence au contexte indien. Pendant la campagne des législatives, le nouveau parti Aam Aadmi (l'homme du commun) a accusé le grand groupe énergétique Reliance Industries d'avoir tiré les ficelles politiques en coulisses  (lien anglais), allégations que l'entreprise a systématiquement récusées.
"Afin d'éviter la séduction des masses par des personnalités politiques maniant à la fois la collusion au plus haut niveau et des discours populistes, l'Inde doit renforcer les services publics, en particulier à destination des centaines de millions de pauvres", a ajouté le gouverneur de la banque centrale indienne.
La croissance en Inde est inférieure à 5% depuis deux ans, nettement sous les taux de 8% à 9% qu'elle enregistrait dans les années 2000 et qui lui sont nécessaires pour absorber l'arrivée de millions d'actifs chaque année sur le marché du travail.
Latribune.fr
Actu-Economie


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