
‘’Cela prouve que la gouvernance s’améliore et, forcément, les prestations doivent suivre, a-t-il soutenu à l’ouverture d’un séminaire régional dédié aux contrôleurs d’assurance francophone et qui se tient à Saly-Portudal.
La rencontre a pour thème : "Les défis et enjeux du contrôle basé sur les risques dans les marchés émergents", organisée en partenariat avec la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution française (ACPR).
‘’Les lenteurs sont principalement notées au niveau de l’assurance automobile. Il y a d’autres types d’assurance, même si c’est vrai que l’assurance automobile est beaucoup plus connue, parce qu’il y a énormément d’accidents. Et comme c’est une assurance de responsabilité, il faut savoir qui est responsable avant de dédommager’’, a-t-il expliqué, avant de préciser que l’établissement de cette responsabilité est du ressort des services de sécurité. Mamadou Dème relève que le Procès-verbal (PV) tarde parfois à sortir. Ce qui, d’après lui, constitue un ‘’obstacle’’.
‘’On est en train de régler ça avec le constat amiable et d’autres types de constat pour aller beaucoup plus vite’’, a-t-il signalé, précisant que la question de la prise en charge est déjà réglée, parce qu’en cas d’accident, l’assurance prend en charge ou le Fonds de garantie automobile (FGA), s’il n’y a pas d’assurance ou le responsable est en fuite.
Selon le directeur des assurances, l’autre problème sur l’indemnisation est lié à l’expertise. Si c’est des sinistres matériels, il faut que l’expert évalue les dégâts, si c’est des sinistres corporels aussi, il faut bien qu’un médecin évalue les dégâts, a insisté M. Dème.
‘’Il y a d’autres structures qui interviennent, ce qui fait qu’au bout de tout cela, l’assureur doit donner l’indemnisation. Et cette indemnisation est réglementée. Donc, au bout d’un mois après la clôture des dossiers, l’assureur doit payer, sinon, il y a des pénalités automatiques de 5% par mois. Si c’est un an, ça peut grossir de 60%’’, a encore expliqué Mamadou Dème.
‘’On va changer de paradigme, car le contrôle basé sur les risques privilégie le consommateur, parce qu’on va partir des risques auxquels les consommateurs sont confrontés pour pouvoir faire des contrôles beaucoup plus ciblés et en temps réel’’, a dit M. Dème.
Le directeur général du secteur financier et de la compétitivité au ministère des Finances et du Budget, Bamba Kâ, a relevé, pour sa part, que les nombreux défis que le secteur des assurances doit relever sont notamment l’assurance des risques nouveaux, la cyber-sécurité, les risques climatiques, l’assurance des populations à faible revenu, dans le but de renforcer l’inclusion financière des populations.
Selon M. Kâ, ce séminaire se tient dans un contexte de réforme majeure pour le secteur des assurances, avec l’entrée en vigueur de ‘’Solvabilité 2’’ dans les pays de l’Union européenne (UE), l’adoption en octobre 2019 par le Conseil des ministres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), entre autres.
De son côté, le commissaire contrôleur général à la CIMA, Adam Issa, a déclaré que la CIMA est en train de mettre en place un dispositif de bonne gouvernance pour que le contrôle soit bien adapté pour prendre en charge certains aspects au niveau des compagnies d’assurance.
Il a rappelé que depuis 2012, la CIMA recommande la mise en place d’un dispositif de contrôle interne au niveau des compagnies d’assurances, pour qu’elles soient mieux gérées, afin qu’on ait des retours sur le comportement des dirigeants’’, a expliqué M. Adam.
‘’On se dit qu’il est de plus en plus important, partout, pas seulement sur les marchés émergents, mais sur l’ensemble de la planète, d’introduire un contrôle qui soit basé sur les risques, plutôt que sur les règles’’, a souligné, de son côté, François Tempe des services des affaires internationales des assurances.
‘’Nous voulons que les autorités de contrôle veillent sur les assurés et effectuent des contrôles dont l’intensité est proportionnée aux risques encourus par les assurés’’, a soutenu François Tempe, d’après qui, un bon indicateur pour apprécier l’intérêt de l’assurance pour les assurés, c’est le taux de sinistre à prime qui est presque le rapport qualité-prix de l’assurance.
‘’Dans un certain nombre de pays comme ceux d’Afrique, ce taux est très faible, c’est-à-dire que les gens paient cent francs CFA de prime et ne reçoivent que 40 francs CFA ou un peu moins de sinistres’’, a-t-il déploré, plaidant une ‘’redistribution’’ des primes favorables aux assurés.
Une des raisons de ce faible taux demeure une concurrence insuffisante, de l’avis de François Tempe, selon qui, en France, il y a 500 assureurs qui se font concurrence, alors que dans certains pays africains francophones, notamment les voisins du Sénégal, il n’y a que quatre ou cinq.
‘’Il faut qu’il y ait une forte concurrence envers les acteurs, pour que les consommateurs en bénéficient. Si on a un nombre très limité d’acteurs, les autorités de contrôle ont beau être très compétentes et très dévouées, elles n’arriveront pas à faire des miracles’’, a-t-il lancé.
Serigne Makhtar Fall
La rencontre a pour thème : "Les défis et enjeux du contrôle basé sur les risques dans les marchés émergents", organisée en partenariat avec la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution française (ACPR).
‘’Les lenteurs sont principalement notées au niveau de l’assurance automobile. Il y a d’autres types d’assurance, même si c’est vrai que l’assurance automobile est beaucoup plus connue, parce qu’il y a énormément d’accidents. Et comme c’est une assurance de responsabilité, il faut savoir qui est responsable avant de dédommager’’, a-t-il expliqué, avant de préciser que l’établissement de cette responsabilité est du ressort des services de sécurité. Mamadou Dème relève que le Procès-verbal (PV) tarde parfois à sortir. Ce qui, d’après lui, constitue un ‘’obstacle’’.
‘’On est en train de régler ça avec le constat amiable et d’autres types de constat pour aller beaucoup plus vite’’, a-t-il signalé, précisant que la question de la prise en charge est déjà réglée, parce qu’en cas d’accident, l’assurance prend en charge ou le Fonds de garantie automobile (FGA), s’il n’y a pas d’assurance ou le responsable est en fuite.
Selon le directeur des assurances, l’autre problème sur l’indemnisation est lié à l’expertise. Si c’est des sinistres matériels, il faut que l’expert évalue les dégâts, si c’est des sinistres corporels aussi, il faut bien qu’un médecin évalue les dégâts, a insisté M. Dème.
‘’Il y a d’autres structures qui interviennent, ce qui fait qu’au bout de tout cela, l’assureur doit donner l’indemnisation. Et cette indemnisation est réglementée. Donc, au bout d’un mois après la clôture des dossiers, l’assureur doit payer, sinon, il y a des pénalités automatiques de 5% par mois. Si c’est un an, ça peut grossir de 60%’’, a encore expliqué Mamadou Dème.
‘’On va changer de paradigme, car le contrôle basé sur les risques privilégie le consommateur, parce qu’on va partir des risques auxquels les consommateurs sont confrontés pour pouvoir faire des contrôles beaucoup plus ciblés et en temps réel’’, a dit M. Dème.
Le directeur général du secteur financier et de la compétitivité au ministère des Finances et du Budget, Bamba Kâ, a relevé, pour sa part, que les nombreux défis que le secteur des assurances doit relever sont notamment l’assurance des risques nouveaux, la cyber-sécurité, les risques climatiques, l’assurance des populations à faible revenu, dans le but de renforcer l’inclusion financière des populations.
Selon M. Kâ, ce séminaire se tient dans un contexte de réforme majeure pour le secteur des assurances, avec l’entrée en vigueur de ‘’Solvabilité 2’’ dans les pays de l’Union européenne (UE), l’adoption en octobre 2019 par le Conseil des ministres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), entre autres.
De son côté, le commissaire contrôleur général à la CIMA, Adam Issa, a déclaré que la CIMA est en train de mettre en place un dispositif de bonne gouvernance pour que le contrôle soit bien adapté pour prendre en charge certains aspects au niveau des compagnies d’assurance.
Il a rappelé que depuis 2012, la CIMA recommande la mise en place d’un dispositif de contrôle interne au niveau des compagnies d’assurances, pour qu’elles soient mieux gérées, afin qu’on ait des retours sur le comportement des dirigeants’’, a expliqué M. Adam.
‘’On se dit qu’il est de plus en plus important, partout, pas seulement sur les marchés émergents, mais sur l’ensemble de la planète, d’introduire un contrôle qui soit basé sur les risques, plutôt que sur les règles’’, a souligné, de son côté, François Tempe des services des affaires internationales des assurances.
‘’Nous voulons que les autorités de contrôle veillent sur les assurés et effectuent des contrôles dont l’intensité est proportionnée aux risques encourus par les assurés’’, a soutenu François Tempe, d’après qui, un bon indicateur pour apprécier l’intérêt de l’assurance pour les assurés, c’est le taux de sinistre à prime qui est presque le rapport qualité-prix de l’assurance.
‘’Dans un certain nombre de pays comme ceux d’Afrique, ce taux est très faible, c’est-à-dire que les gens paient cent francs CFA de prime et ne reçoivent que 40 francs CFA ou un peu moins de sinistres’’, a-t-il déploré, plaidant une ‘’redistribution’’ des primes favorables aux assurés.
Une des raisons de ce faible taux demeure une concurrence insuffisante, de l’avis de François Tempe, selon qui, en France, il y a 500 assureurs qui se font concurrence, alors que dans certains pays africains francophones, notamment les voisins du Sénégal, il n’y a que quatre ou cinq.
‘’Il faut qu’il y ait une forte concurrence envers les acteurs, pour que les consommateurs en bénéficient. Si on a un nombre très limité d’acteurs, les autorités de contrôle ont beau être très compétentes et très dévouées, elles n’arriveront pas à faire des miracles’’, a-t-il lancé.
Serigne Makhtar Fall