Excellence Monsieur le Président de la République,
Dans le cadre du financement du volet protection sociale du Plan Sénégal Emergent (PSE), nous devons étudier l’apport d’une politique publique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
L’objectif de ce cadre législatif incitatif sur la RSE serait d’impulser un partenariat win – win entre l’Etat et les entreprises sur la base du Partenariat Public Privé (PPP) pour trouver des financements innovants non seulement de la protection sociale mais également d’autres projets gouvernementaux à forte valeur ajoutée sociale et environnementale.
Cette modeste suggestion s’inscrit dans la logique de l’une de vos propositions originales.
En effet, après la réunion du Groupe Consultatif 2014 pour le Sénégal, vous avez lancé le 25 février à Paris lors du forum des investisseurs privés un appel « aux sociétés de téléphonie opérant au Sénégal à s’investir aux côtés de l’Etat dans la mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises ».
Excellence Monsieur le Président de la République, il s’agit là d’une idée innovante qui peut positionner le Sénégal comme l’un des pays africains de référence en matière de RSE mais également comme un laboratoire des solutions novatrices pour l’inclusion des plus pauvres.
Cependant la pertinence de cette proposition dans notre contexte africain mérite également d’innover dans l’innovation.
Lors de l’intervention à la rencontre mentionnée, l’Agence Sénégalaise de Presse a relayé vos propos suivants « Je n’ai rien contre aucun opérateur (de téléphonie, ndlr), mais je le dis ici. J’aurai souhaité que l’Etat soit davantage accompagné par les sociétés en question pour la mise en œuvre de politiques comme la CMU, dans le cadre de la RSE. Vous ne pouvez pas être dans un secteur qui génère autant de revenus et ne pas appuyer davantage l’Etat et donc la communauté nationale qui ne gagne pas grand-chose des gains ainsi générés mis à part les dividendes générées par ses parts d’action et les taxes versées aux impôts. Les pouvoirs publics sont prêts à accompagner le secteur, notamment à travers le développement d’infrastructures réseau. Mais en retour, un plus grand contrôle des entreprises s’impose. »
De Paris à Dakar, les dirigeants de ORANGE et sa filiale SONATEL (plus grosse capitalisation boursière en Afrique de l’Ouest hors Nigéria. Cinquantième plus grosse capitalisation boursière en Afrique avec près de 3,9 milliards de dollars et un chiffre d’affaires de 1,36 milliards de dollars en 2013 : classement Forbes Afrique édition février 2014) ont bien entendu le message et travaillent probablement sur les propositions qui vous seront soumises lors de la prochaine rencontre avec le Directeur Général.
Excellence Monsieur le Président de la République, au-delà du cas de la SONATEL et de ses concurrents, nous identifions dans votre interpellation deux questions centrales :
· Après le respect du cadre réglementaire, comment une entreprise sénégalaise peut accroître sa contribution à la communauté nationale et contribuer aux financements des projets structurants ?
· Quelle contrepartie l’Etat peut apporter à ces entreprises engagées ?
Vous avez raison d’identifier la Responsabilité Sociétale des Entreprises comme l’une des solutions appropriées.
En outre, la co-construction avec les parties prenantes d’une politique publique de RSE permettrait non seulement d’élargir le périmètre des entreprises mobilisables mais aussi celui des projets à forte valeur ajoutée sociale et environnementale dont l’Etat envisage une contribution financière des acteurs économiques.
En échange l’Etat offrira une série d’avantages pour davantage de RSE.
Il s’agit finalement de définir une politique publique de RSE incitative pour les entreprises exemplaires et actives dans ce domaine.
Dans le Plan d’Actions Prioritaires (PAP) 2014 - 2018, publié par le Ministère de l’Economie et des Finances, le scénario optimiste du PSE est évalué à un montant de 9 685,6 milliards de FCFA (14,8 milliards d’euros). Son financement est acquis pour 5 737,6 milliards de FCFA (8,75 milliards d’euros), tandis que le gap de financement à rechercher est de 3 948 milliards de FCFA (6 milliards d’euros).
Un volet RSE du PSE servirait de catalyseur pour augmenter la contribution du secteur privé au-delà des 1 111 milliards de FCFA (1,7 milliards d’euros) attendus des entreprises dans le cadre du PPP pour le co-financement du gap du PAP.
Excellence Monsieur Le Président de la République, pour l’instant vous prévoyez uniquement de mobiliser les fonds publics pour le financement des différents projets et programmes de la protection sociale pour la période 2014 – 2018 à savoir:
· Développement de la Couverture Maladie Universelle par l’assurance maladie dans le contexte de la décentralisation (DECAM) : 30 milliards de FCFA (45,7 millions d’euros)
· Programme d’appui aux filets sociaux : 15 milliards de FCFA (22,87 milliards d’euros)
· Programme de promotion des droits de mineurs : 434 millions de FCFA (661 620 euros)
· Extension de la Protection Sociale à l’Economie Informelle : 1,5 milliards de FCFA (2,29 millions d’euros)
Et si nous envisagions également un PPP avec comme moteur la RSE ?
Sur le site de la Présidence on peut lire la phrase suivante : « J’ai la conviction que les sociétés contemporaines ne gagneront jamais la bataille de la paix, de la stabilité, de la sécurité et du bien-être pour tous si ces nouvelles figures d’acteurs, je veux dire les femmes et les jeunes, sont maintenues dans les marges » Président Macky SALL
Excellence Monsieur le Président de la République, même si le défi est de taille, nous pouvons, nous devons et nous allons gagner la grande bataille du bien-être pour les femmes et les jeunes.
Dans le cadre d’une économie inclusive, l’intégration de ces nouvelles figures dans les plans d’actions peut nécessiter des idées neuves qui ont fait leurs preuves.
Osons une politique publique de Responsabilité Sociétale des Entreprises ambitieuse et réaliste pour le financement de la protection sociale et des projets à forte valeur ajoutée sociale et environnementale au Sénégal.
Osons oser cette politique publique pour le PEUPLE, dont le BUT est le développement durable avec des leaders visionnaires et des dirigeants qui ont FOI à la RSE.
Thierry Téné, Directeur de l’Institut Afrique RSE
Dans le cadre du financement du volet protection sociale du Plan Sénégal Emergent (PSE), nous devons étudier l’apport d’une politique publique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
L’objectif de ce cadre législatif incitatif sur la RSE serait d’impulser un partenariat win – win entre l’Etat et les entreprises sur la base du Partenariat Public Privé (PPP) pour trouver des financements innovants non seulement de la protection sociale mais également d’autres projets gouvernementaux à forte valeur ajoutée sociale et environnementale.
Cette modeste suggestion s’inscrit dans la logique de l’une de vos propositions originales.
En effet, après la réunion du Groupe Consultatif 2014 pour le Sénégal, vous avez lancé le 25 février à Paris lors du forum des investisseurs privés un appel « aux sociétés de téléphonie opérant au Sénégal à s’investir aux côtés de l’Etat dans la mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises ».
Excellence Monsieur le Président de la République, il s’agit là d’une idée innovante qui peut positionner le Sénégal comme l’un des pays africains de référence en matière de RSE mais également comme un laboratoire des solutions novatrices pour l’inclusion des plus pauvres.
Cependant la pertinence de cette proposition dans notre contexte africain mérite également d’innover dans l’innovation.
Lors de l’intervention à la rencontre mentionnée, l’Agence Sénégalaise de Presse a relayé vos propos suivants « Je n’ai rien contre aucun opérateur (de téléphonie, ndlr), mais je le dis ici. J’aurai souhaité que l’Etat soit davantage accompagné par les sociétés en question pour la mise en œuvre de politiques comme la CMU, dans le cadre de la RSE. Vous ne pouvez pas être dans un secteur qui génère autant de revenus et ne pas appuyer davantage l’Etat et donc la communauté nationale qui ne gagne pas grand-chose des gains ainsi générés mis à part les dividendes générées par ses parts d’action et les taxes versées aux impôts. Les pouvoirs publics sont prêts à accompagner le secteur, notamment à travers le développement d’infrastructures réseau. Mais en retour, un plus grand contrôle des entreprises s’impose. »
De Paris à Dakar, les dirigeants de ORANGE et sa filiale SONATEL (plus grosse capitalisation boursière en Afrique de l’Ouest hors Nigéria. Cinquantième plus grosse capitalisation boursière en Afrique avec près de 3,9 milliards de dollars et un chiffre d’affaires de 1,36 milliards de dollars en 2013 : classement Forbes Afrique édition février 2014) ont bien entendu le message et travaillent probablement sur les propositions qui vous seront soumises lors de la prochaine rencontre avec le Directeur Général.
Excellence Monsieur le Président de la République, au-delà du cas de la SONATEL et de ses concurrents, nous identifions dans votre interpellation deux questions centrales :
· Après le respect du cadre réglementaire, comment une entreprise sénégalaise peut accroître sa contribution à la communauté nationale et contribuer aux financements des projets structurants ?
· Quelle contrepartie l’Etat peut apporter à ces entreprises engagées ?
Vous avez raison d’identifier la Responsabilité Sociétale des Entreprises comme l’une des solutions appropriées.
En outre, la co-construction avec les parties prenantes d’une politique publique de RSE permettrait non seulement d’élargir le périmètre des entreprises mobilisables mais aussi celui des projets à forte valeur ajoutée sociale et environnementale dont l’Etat envisage une contribution financière des acteurs économiques.
En échange l’Etat offrira une série d’avantages pour davantage de RSE.
Il s’agit finalement de définir une politique publique de RSE incitative pour les entreprises exemplaires et actives dans ce domaine.
Dans le Plan d’Actions Prioritaires (PAP) 2014 - 2018, publié par le Ministère de l’Economie et des Finances, le scénario optimiste du PSE est évalué à un montant de 9 685,6 milliards de FCFA (14,8 milliards d’euros). Son financement est acquis pour 5 737,6 milliards de FCFA (8,75 milliards d’euros), tandis que le gap de financement à rechercher est de 3 948 milliards de FCFA (6 milliards d’euros).
Un volet RSE du PSE servirait de catalyseur pour augmenter la contribution du secteur privé au-delà des 1 111 milliards de FCFA (1,7 milliards d’euros) attendus des entreprises dans le cadre du PPP pour le co-financement du gap du PAP.
Excellence Monsieur Le Président de la République, pour l’instant vous prévoyez uniquement de mobiliser les fonds publics pour le financement des différents projets et programmes de la protection sociale pour la période 2014 – 2018 à savoir:
· Développement de la Couverture Maladie Universelle par l’assurance maladie dans le contexte de la décentralisation (DECAM) : 30 milliards de FCFA (45,7 millions d’euros)
· Programme d’appui aux filets sociaux : 15 milliards de FCFA (22,87 milliards d’euros)
· Programme de promotion des droits de mineurs : 434 millions de FCFA (661 620 euros)
· Extension de la Protection Sociale à l’Economie Informelle : 1,5 milliards de FCFA (2,29 millions d’euros)
Et si nous envisagions également un PPP avec comme moteur la RSE ?
Sur le site de la Présidence on peut lire la phrase suivante : « J’ai la conviction que les sociétés contemporaines ne gagneront jamais la bataille de la paix, de la stabilité, de la sécurité et du bien-être pour tous si ces nouvelles figures d’acteurs, je veux dire les femmes et les jeunes, sont maintenues dans les marges » Président Macky SALL
Excellence Monsieur le Président de la République, même si le défi est de taille, nous pouvons, nous devons et nous allons gagner la grande bataille du bien-être pour les femmes et les jeunes.
Dans le cadre d’une économie inclusive, l’intégration de ces nouvelles figures dans les plans d’actions peut nécessiter des idées neuves qui ont fait leurs preuves.
Osons une politique publique de Responsabilité Sociétale des Entreprises ambitieuse et réaliste pour le financement de la protection sociale et des projets à forte valeur ajoutée sociale et environnementale au Sénégal.
Osons oser cette politique publique pour le PEUPLE, dont le BUT est le développement durable avec des leaders visionnaires et des dirigeants qui ont FOI à la RSE.
Thierry Téné, Directeur de l’Institut Afrique RSE