CRISE FINANCIERE A L’OMVS : Encore des retards, toujours des retards…

Mardi 13 Mai 2025

A travers la SOGEM ( Société de gestion de l’énergie de Manantali ), le modèle régional intégré dans un projet transfrontalier comme l’OMVS(Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal) ne semble pas faire recette. Quelque soit le modèle, les défis de gouvernance devraient occuper la prochaine Session extraordinaire du Conseil des ministres de l’OMVS.


CRISE FINANCIERE A L’OMVS : Encore des retards, toujours des retards…
Depuis sa création, la SOGEM ( Société de gestion de l’énergie de Manantali ) a été confrontée à plusieurs défis d'ordre financier, technique et politique. Le barrage de Manantali a été construit entre 1982 et 1988, mais la centrale hydroélectrique n’a été achevée qu’en 2002, en raison de retards dus à des conflits régionaux et à des problèmes de financement. En 2001, SOGEM a signé un contrat de 15 ans avec Eskom Energie Manantali (EEM), une filiale de la société sud-africaine Eskom, pour l’exploitation de la centrale. Eskom avait pour mission d’assurer la production d’électricité à partir de la centrale de Manantali ; de gérer l’entretien des équipements électromécaniques ; de former du personnel local ; de respecter les modalités de répartition de l’énergie entre les trois pays bénéficiaires : Mali (52%), Sénégal (33%), et Mauritanie (15%). La SOGEM restait propriétaire des infrastructures, tandis qu’Eskom EEM assurait uniquement l’exploitation technique et commerciale.
Bien que le partenariat ait permis une exploitation initialement plus rigoureuse, plusieurs difficultés sont apparues : retards de paiement des sociétés d’électricité nationales, notamment EDM-SA (Mali), compromettant la rentabilité d’Eskom ; tensions sociales liées aux conditions de travail, notamment des accusations d’inégalités de traitement entre les personnels expatriés et locaux ; problèmes de gouvernance, notamment dans la répartition des rôles entre SOGEM et Eskom ; contexte politique et sécuritaire régional ayant complexifié la gestion. En 2014, le contrat n’a pas été renouvelé dans les mêmes conditions. La gestion du barrage est, depuis, assurée par la SEMAF-SA  (Société d’Exploitation de Manantali et Félou), créée pour prendre le relais, avec une implication plus forte des États membres de l’OMVS.

Il ressort de cette expérience que si le recours à un opérateur externe a permis un transfert de compétences, il a aussi montré les limites d’un partenariat asymétrique, dépendant des aléas financiers des États. La nécessité d’un modèle régional intégré et durable s’est imposée, conduisant à la création d’une entité 100% régionale (SEMAF). Enfin, l’expérience Eskom a également mis en lumière les défis de gouvernance multipartite dans des projets transfrontaliers. Néanmoins, SEMAF-SA a également mangé son « pain noir » pendant une bonne période, principalement du fait des retards de paiement de ses principaux clients, notamment EDM-SA, avant de surmonter ces défis. Elle a présenté son modèle financier en février 2023 en présence de délégations de la SOGEM, de la SOGEOH et du Haut-commissariat de l'OMVS, soulignant les efforts pour surmonter les difficultés et assurer la stabilité financière de l'organisation...
Malick NDAW
 
 
 
Actu-Economie


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