Afrique: Quel avenir pour l'éducation?

Jeudi 23 Avril 2015

A quelques semaines du prochain Forum mondial sur l'éducation, prévu pour se tenir du 19 au 22 mai 2015 à Incheon, en République de Corée, où en est l'éducation en Afrique? Force est de constater que près d'un quart de siècle après la Conférence mondiale de Jomtien, en Thaïlande, rendez-vous fondateur du mouvement de l'Education pour tous (EPT), on peine toujours à honorer les promesses historiques de 1990. Pour mémoire, la Déclaration sur l'éducation pour tous visait notamment à «répondre aux besoins éducatifs fondamentaux de tous» par l'universalisation de l'enseignement primaire et la réduction des taux d'analphabétisme.


Il serait injuste de clamer ici que rien n'a été fait depuis, mais sans aucun doute, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Et puisque le Forum de Dakar, en 2000, a indiqué l'année 2015 comme horizon pour concrétiser les objectifs de l'Éducation pour tous et les Objectifs du Millénaire pour le développement, il y a besoin de faire un rigoureux état des lieux afin que se dessinent avec plus de pertinence les perspectives de l'après-2015 en matière d'éducation. Qu'apportera l'Afrique au Forum d'Incheon et avec quels ressorts en sortira-t-elle pour dynamiser l'éducation sur le continent?
Alors que se profile à l'horizon le Forum mondial sur l'éducation pour tous, la capitale sénégalaise vient d'abriter un important sommet sur l'enseignement supérieur en Afrique. Un sommet, tenu du 10 au 12 mars derniers, dans un contexte de crises généralisées et à répétition, d'une part, et dans un débat ouvert sur la professionnalisation des études supérieures, d'autre part. Il n'y a du reste pas à aller chercher loin pour peindre le tableau peu reluisant de ce secteur de l'enseignement sur le continent. Les faits et les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Et d'un, affirmera Mary Teuw Niane, ministre sénégalais de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, «aujourd'hui, si vous prenez 100 diplômés de l'enseignement supérieur, il y a autour de 35% qui trouvent un emploi. Tout le reste chôme». De deux, «l'accès à l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne n'est que de 7% en moyenne, contre 76% en occident et 29% dans le monde», précise le Président du Sénégal, Macky Sall.
Déplorant au passage le fait que «beaucoup d'enfants, notamment ceux issus de milieux modestes, et de filles, restent encore en marge de l'école et de l'université». En conclusion, dira encore Macky Sall, «en dépit des progrès appréciables déjà réalisés, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) liés à l'éducation pour tous ne sont pas atteints par la majorité des pays africains».
Si tout le monde s'accorde à pointer, au fil de fora et autres symposiums, l'importance de l'éducation dans le développement du continent, il reste que l'application des mesures énoncées pour qu'elle soit profitable au moins au plus grand nombre souffre d'un crucial manque de volonté politique et/ou d'engagement réel.
Pourtant, et tout le monde le sait, 43% des enfants non scolarisés dans le monde vivent en Afrique, selon l'Unesco, qui a prévenu depuis longtemps qu'«un grand nombre d'enfants de la région ne seront toujours pas scolarisés en 2015». Que faire alors pour corriger cette fatalité qui condamne dix millions d'enfants à «abandonner l'école primaire chaque année en Afrique subsaharienne»?
Assurément, le temps est venu de mettre véritablement, ainsi que le plaide le chef de l'Etat sénégalais, «l'éducation et de la formation au cœur des politiques publiques». Et de reconnaître, avec Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), que «notre continent ne peut pas se développer si nous n'accordons pas une place essentielle à l'enseignement supérieur».
Comment faire lorsque, selon des estimations publiées en 2014, «les effectifs d'étudiants à tous les niveaux sont passés d'environ 200 000 il y a une quarantaine d'années à environ 10 millions aujourd'hui. Mais seule une minorité des 1500 universités publiques et privées d'Afrique proposent des programmes de niveau postuniversitaire»?
On peut en juger aisément, l'équation n'est pas simple. Mais il faut impérativement concéder les sacrifices nécessaires pour donner enfin à l'éduction africaine, de la base au sommet, ses lettres de noblesses, fondées sur une politique cohérente et pertinente d'épanouissement, de conquête et de développement.
Fazozine/allafrica.com
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