Transformation structurelle de l’Afrique : Les approches des spécialistes divergent

Lundi 29 Juin 2015

A l’évidence, il n’existe pas de solution unique aux problèmes de transformation structurelle de l’Afrique.


De même que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, les voies et moyens pour la transformation structurelle des pays africains ne sont pas uniformes. En effet, les experts suggèrent plusieurs options pour accélérer le processus, mais aucune ne sera probablement suffisante pour lever seule les obstacles démographiques et environnementaux mentionnés plus haut. Certains spécialistes proposent que l’industrialisation soit le pilier de la transformation structurelle des pays africains. Selon eux, ce continent devrait s’inspirer des politiques  passées des économies développées et émergentes, mais de façon plus pragmatique, et s’intégrer dans l’économie mondiale. L’évolution de l’environnement économique international, notamment la hausse des coûts du secteur manufacturier en Asie, le passage de la fabrication de produits finals à une production par taches et l’essor de l’externalisation et du commerce intra-entreprise, est source d’opportunités pour l’industrie légère : celle-ci requiert moins de capitaux et moins de compétences techniques et managériales, et reste viable dans les environnements économiques et institutionnels fragiles.
D’aucuns considèrent les services comme le nouveau pilier de la transformation structurelle, vu la poursuite de l’expansion des emplois dans ce secteur. Les services liés à l’externalisation, aux nouvelles technologies de l’information et des communications et au cloud computing offre de multiples possibilités. Il n’est néanmoins pas certain que ces opportunités soient suffisantes pour permettre aux pays de sauter l’étape de l’industrialisation, surtout à mesure que les services deviennent de plus en plus marchands et en raison des difficultés grandissantes liées à la conquête de parts de marché.
Une troisième option pour la transformation structurelle serait d’exploiter davantage les ressources naturelles. L’investissement prudent des recettes dégagées par ce secteur, parallèlement au développement de politique industrielles, pourrait diversifier les économies africaines. Il serait possible d’alimenter la croissance en améliorant la transparence, le recouvrement fiscal, les dépenses publiques et la gestion des entreprises publiques, et en atténuant les effets sociaux et environnementaux des activités minières. Cependant, étant donné les problèmes de gouvernance dans les industries extractives, les risques à long terme associés à cette option sont élevés, à cause des limites environnementales et de l’instabilité des cours internationaux.
Les stratégies de croissance verte, qui appellent une profonde mutation des modes de production et de consommation, sont préconisées comme autre option. L’Afrique pourrait ainsi ouvrir la voie à la transition énergétique de la planète et passer directement à une trajectoire de développement plus durable. Mais une telle transition prendrait trop de temps. Le modèle actuel d’extraction des ressources naturelles mobilisera encore des investissements significatifs à court et moyen terme, entravant ainsi la transition vers une croissance verte. Enfin les partisans d’une croissance reposant sur l’agriculture soulignent que, vue la part actuelle de l’agriculture dans l’emploi, c’est ce secteur qu’il convient de privilégier. Comme indiqué plus haut, le nombre de travailleurs dans les zones rurales va continuer d’augmenter. Les travaux consacrés au développement économique mettent effectivement en évidence le rôle essentiel de l’agriculture dans la transformation structurelle et son incidence direct sur le recul de la pauvreté.
 Pathé TOURE     
Economie

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