S’il y a des points sur lesquels ont été d’accord les participants à la 41e Assemblée Générale de la PANAF, c’est bien les constats selon lesquels l’Afrique dispose d’un secteur d'assurance à deux vitesses, et que seules les réformes et l’innovation peuvent constituer des garants de l’avenir. Ces constats ressortent des deux panels qui ont rythmé les journées de mardi et mercredi. Le mardi les congressistes ont ouvert les débats autour de « la couverture des catastrophes naturelles et des risques environnementaux ».
Régulation, régulation, régulation !
Face à la mise en musique du futur standard de capital international (ICS : Insurance capital standard) qui devait entrée en vigueur en 2018, l’assurance africaine devra se donner les moyens pour rester dans la mouvance de la mondialisation et en tirer pleinement profit. La régulation du secteur, rigoureux dans certains pays, et un peu laxiste dans d’autre a été au centre des débat. Selon Romain Paserot, secrétaire général adjoint de l’IAIS, elle joue un rôle capital dans la survie du secteur. Il invite les pays qui en font défaut à trouver la solution rapidement pour ne pas rater le virage qu’est entrain de prendre le secteur. Pour lui, la régulation est convoquée pour accélérer la croissance du marché. En Afrique, quoi qu’on dise l’Assurance reste un des secteurs les plus organisés et que les pays en retard sur certains aspects peuvent compter sur les autres ou même sur les partenaires européens (France et Suisse…).
L’expérience du Maroc (deuxième marché africain des assurances) en la matière, exposée entre autres par Bachir Baddou, Directeur général de la FMSAR et Emmanuel Brule de Saham Finances, tout comme celle suisse présentée par Tavaziza Madzinga de Swiss Re ont été inspirantes. Selon Bachir Baddou « le marché marocain a travaillé longtemps avec son autorité de supervision pour construire un système de couverture qui puisse être soutenable pour les assureurs et les réassureurs en donnant une couverture substantielle aux assurés ».
Il a été question dans les travaux, du nouveau positionnement du secteur face aux mutations. Car même si le renforcement du tissu industriel et l’amélioration du pouvoir d’achat permettent une croissance solide et soutenue, l’efficacité et la pérennité repose sur une mise à niveau et des innovations constantes tant dans la gestion que dans l’organisation de l’offre. Il s’agit à court voir moyen termes, souligne Bachir Baddou de « migrer vers une couverture paramétrique qui faciliterait la surveillance et accélérerait les expertises et donc le déblocage plus rapide des indemnités par exemple ».
Ce panel sur « la couverture des catastrophes naturelles et des risques environnementaux » a également été une belle occasion pour la Banque Africaine de Développement (BAD) de présenter son Fonds Obligatoire Domestique lancé en décembre dernier , doté d’un capital de départ de 25 millions de dollars.
À l’issue de ces échanges où les articles 13 et 308 sont souvent revenus, les acteurs se sont mis d’accord sur une réglementation adaptée, sans concession à la qualité, et à la remise du client au centre des préoccupations des professionnels.
Cheikh Mbacké SENE, Envoyé spécial à Marrakech