PREFERENCE NATIONALE : L’Etat doit impliquer les entreprises locales

Mardi 17 Janvier 2017

Le patronat sénégalais n’est pas satisfait de la manière dont sont attribués les marchés publics par l’Etat du Sénégal. Il l’a fait savoir au ministre de l’économie, des finances et du plan Amadou BA.


Concernant la préférence nationale, Ibrahima Gaye, membre du patronat sénégalais  pense qu’il a l’impression que  le partenariat public privé ne va que dans un sens, celui des multinationales étrangères qui raflent tout. Dans le même sens, l’architecte, Pierre Goudiaby Atepa soutient qu’il faut faire attention dans la réalisation de la ville nouvelle de Diamniadio et impliquer des entreprises locales. «Quand les entreprises étrangères gagnent les marchés de construction, il faut au moins permettre aux entreprises locales qui sont dans le secteur des matériaux de construction de participer ; sinon Diamniadio sera comme une ville que l’on a importée de Chine ou des pays étrangers.  Par ailleurs, il invite les acteurs économiques à investir dans la création d’unités industrielles locales. « Il faudra utiliser dans la ville nouvelle 10, 20 et 30 millions  de portes et fenêtres et à ce que  je sache, il n’ya pas ici une entreprise industrielle de portes et fenêtres », dit Pierre Goudiaby Atepa, président du Conseil d’administration de la Brvm.

Tidiane Diouf

Actu-Economie



1.Posté par Gaye Mamadou le 17/01/2017 20:13
Cet article mérite notre attention. Dans le cadre d'une politique publique qui cible les besoins des populations locales il est impératif d'analyser au minimum, pour des raisons d'atteinte des finalités,
Ma contribution auprès du MEF, du patronat local et des autres acteurs dans cette dynamique est de tenter de répondre rapidement aux trois questions suivantes:

1. Quelle est l'approche partenariale s'il s'agit d'une logique bottom up dans la stakeholder theory développée dans les politiques publiques des pays pauvres?

2. Quels sont les rôles et responsabilités des parties prenantes dans le succès d'une politique publique participative et inclusive?

3. Comment faciliter une durabilité et une appropriation définitive de la politique publique par les parties prenantes pour une performance?

Pour répondre à ces 3 questions importantes nous posons quelques postulats:

1. La politique publique au Sénégal se dit inclusive, participative et responsable. Nous pouvons relire les orientations du PSE. Cette prospective territoriale entamée par le gouvernement du Sénégal depuis 2012 souhaite déclencher un aménagement territorial diffus avec une transformation structurelle à long terme des espaces territoriaux avec une amélioration de la qualité de vie des populations.

2. Les réformes institutionnelles actuelles prônent avec l'Acte III de la décentralisation, dans sa phase II la mise en place continue des six pôles territoires. Par ce biais le gouvernement cherche une polarisation de l'économie autour de centres d'irrigation et de diffusion du développement au niveau local. Il s'agira aussi d'arrimer la politique publique territoriale avec les instruments de régulation globale comme les ODD, le Doing Business, les orientations responsables et éthiques de Transparency and governance, les actions de l'inclusive development ou d'autres instruments internationaux dans le cadre de la ratification de certains traités, conventions internationales et arrangements pertinents.

Du local au global et non du global au local! Il faudra construire l'économie endogéne locale pour atteindre ensuite les cimes du marché global. C'est ce que tous les pays émergents à revenus moyens ont réalisé. Je vais donner l'exemple de la Malaisie, de l'Ile Maurice, des Seychelles, du Ghana et des autres en Afrique.

Dans les normes le PSE est dans cette logique et nous nous en félicitons vivement. Avec deux axes sur la capacitation et l'empowerment du capital humain et la mise en place de cadres, de systèmes de gouvernance territoriale et publique forts; cette politique publique reste largement non encore exploitée par les acteurs surtout ceux du secteur privé. L'Etat pourra bien certainement leur donner la chance pour une premiére fois dans notre pays d'attérir dans le plat du développement endogène. Ici l'Acte III a mis sur la sellette une meilleure implication des exécutifs locaux mais aussi une plus forte inter territorialité entre les anciennes régions naturelles dans des logiques inter départementales et inter communales. Nous pensons que les acquis du CNP, de la CNES, l'arrivée du CNDES pour la TPE méritent une attention particulière. L'Etat devra mettre en branle des programmes et des initiatives de patriotisme économique rapidement. Nous pouvons mieux faire et l'expertise locale est disponible pour accompagner.

Je viens simplement dire que notre pays avec 14 millions de personnes, 700 km de côtes, des potentialités agricoles, pastorales et touristiques énormes a les atouts pour un décollage imminent. Néanmoins il nous faudra des synergies fortes autour de toutes les chaines de valeur pour la création et le développement d'entreprises viableset à forte valeur ajoutée à travers les territoires surtout dans l'est et le sud du pays. Nous pouvons corriger la macrocéphalie de l'agglomération urbaine dakaroise, le déséquilibre démographique entre le premier tiers ouest du pays et le reste du territoire national. Des champions sont à accompagner et je citerai nommément Mr Babacar Ngom à SEDIMA, Mme Randa Filfili à Zena Exotic fruits, Eurogerme, PCCI avec Yérim SOW, CCBM avec Serigne Mboup, Cheikh Amar avec TSE, GFM avec Youssou Ndour, IAM avec Moustapha Guirassy ou d'autres leaders entrepreneuriaux.

Mamadou GAYE
CESAG et PNUD
778498996
maggay0104@gmail.com
3. Développer des synergies fortes entre les différents acteurs, les services publics, le secteur privé local, la société civile, les cadres de concertation, la consultation territoriale dédiée pour une plus grande participation des acteurs ainsi qu'une valorisation des ressources et des potentialités locales. C'est d'ailleurs dans ce cadre que nous pensons que le PSE a une logique d'équité envers les territoires et ceci pour atténuer les inégalités sociales comme les disparités territoriales.

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