Export : l’aflatoxine fait perdre à l’Afrique 670 millions de dollars par an

Dimanche 2 Avril 2017

Depuis quelques années, on en entend de plus en plus parler. Outre le problème de santé publique qu’elle soulève, l’aflatoxine engendre un manque à gagner de 670 millions de dollars par an sur les exportations africaines. L’UA tire la sonnette d’alarme.


Export : l’aflatoxine fait perdre à l’Afrique 670 millions de dollars par an
670 millions de dollars US. C'est la somme que l'Afrique manque à encaisser chaque année sur ses exportations. En cause, l'aflatoxine qui pollue les produits végétaux et animaux, a révélé, lors d'une sortie médiatique hier jeudi 30 mars à Nairobi, le Partenariat pour le contrôle de l'aflatoxine en Afrique (PACA), agence dépendante de l'Union africaine (UA).
Quelques-uns des cas les plus alarmants, d'après la même source, sont ceux du Sénégal, l'Ouganda et la Gambie qui perdre respectivement chaque années 139 millions de dollars, 38 millions de dollars et 2 millions de dollars sur leurs exportations en raison de la présence de l'aflatoxine dans leurs produits de base. Selon les données de L'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) en effet, une organisation à but non lucratif pour l'international basée au Nigeria, les exportations africaines de produits agricoles notamment les arachides ont diminué de près de 20% au cours des deux dernières décennies, refoulées notamment aux portes de l'UE car infectés d'aflatoxine.
Du côté d'Addis Abeba (Ethiopie) et Nairobi (Kenya), c'est la qualité du lait qui inquiète. Selon le PACA ces deux villes reçoivent du lait 100% contaminé par l'aflatoxine et ce pourcentage serait de 40% pour d'autres villes du Kenya.
« La teneur chimique est très élevée selon les normes internationales et constitue un risque sanitaire majeur pour les consommateurs. [...] Nous devons adopter une approche multisectorielle pour éradiquer cette menace du continent », a déclaré Elizabeth Ogutu, directrice des stratégies et opérations du PACA.

Un projet pilote de gestion en cours

Pour rappel, l'aflatoxine est une mycotoxine produite par des champignons. Ceux-ci se reproduisent sur les graines conservées en atmosphère chaude et humide et polluent ainsi les produits qui deviennent un danger pour tout consommateur. Elle a été découverte en Angleterre en 1960 et s'est propagée à travers le monde. Mais ces dernières années, l'Afrique est devenue au centre de toutes les inquiétudes quand il s'agit d'aflatoxine. On la retrouve dans les graines d'arachides, maïs blé, céréales, amandes, noisettes, noix, pistaches, figues, dattes, cacao, café, manioc, soja, ... Les aflatoxines sont connues pour être des plus puissants cancérigènes naturels et selon l'OMS, ces mycotoxines sont la cause de 49% des cancers de foie diagnostiqués à travers le continent. Ajouter à cela le manque à gagner économique, l'UA estime qu'il est devenu « plus qu'urgent » pour l'Afrique d'affronter le problème à bras le corps.
Actuellement, le PACA gère un projet pilote, récemment lancé, sur la gestion de l'aflatoxine dans le maïs, le sorgho et l'arachide au Malawi, au Sénégal, en Tanzanie, en Ouganda, au Nigeria et en Gambie. En cas de succès, le projet sera dupliqué ailleurs sur le continent.
Dans un contexte où l'Afrique tente de maximiser les efforts pour tirer au mieux profit de ses ressources naturelles, tout ce qui pourrait freiner cet élan n'est naturellement pas bienvenu.
Afrique.latribune.fr
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