Selon Adam Smith dans la richesse des Nations « Le progrès est indissociable de la division du travail ». Malgré les efforts accomplis par le gouvernement, les exportations restent faibles et très peu diversifiées aussi bien en termes de produits que de destinations. De même, leur valeur ajoutée est réduite et leur part de marché s’est progressivement dégradée, conduisant à une compétitivité insuffisante. Par conséquent, notre économie reste confrontée à un problème structurel d’accélération de sa croissance et d’élargissement de la base de cette croissance. Le diagnostic structurel met en relief l’insuffisance de l’infrastructure économique.
Cependant, il existe des opportunités substantielles qui suscitent l'espoir à travers la démographie, les ressources naturelles disponibles, la position géostratégique, ... qui ont un véritable impact sur les investissements publics et privés. Rappelons que le Sénégal a attiré le monde économique pour plusieurs raisons : sa stabilité politique et sociale, son rayonnement culturel et les mutations sociales (arrivée des portugais, des français, des libanais,…). En sont témoins la construction de la Chambre de commerce de Dakar, l’importance du métissage, l’arrivée des pères religieux au 18ème siècle, l’installation du premier comptoir à Saint-Louis… Ce choix des occidentaux porté sur le Sénégal a entrainé une volonté farouche des autochtones à s’émanciper et à se rebeller contre ce que les colons amenaient avec eux, d’où les premiers cahiers de doléances de 1789 qui entrainèrent les occidentaux à changer leur orientation de manière graduée : des jeunes étaient choisis dans les chefferies pour aller à l’école, ce qui entraina l’arrivée à la Chambre des députés, les premiers représentants noirs : Galandou DIOUF et Blaise DIAGNE. Ceci démontre la volonté d’échange interculturel, en se référant à Léopold Sédar SENGHOR qui utilise le terme «métissage et échange interculturel».
C’est dans ce contexte que de grands plans de développement touristique ont été lancés. Et, le Président SENGHOR avait misé, entre autres, sur ce secteur pour combler la détérioration des termes de l’échange; malheureusement, les infrastructures existantes étaient très modestes. Certaines infrastructures datant de l’ère coloniale ne répondent plus aux besoins du changement. En outre, l’urbanisation non contrôlée et l’augmentation du trafic ont engorgé la ville de Dakar ainsi que l’aéroport Léopold Sédar Senghor ; d’où la nécessité de disposer d’un nouvel aéroport adapté au contexte actuel. L’Aéroport International de Blaise Diagne (AIBD) répondra aux normes internationales et servira de porte d’entrée « Gateway » du trafic international aérien. La superficie passe de 800 ha, emprise au sol pour celui de Dakar à 2600ha pour celui de Diass. Parallèlement, la première aérogare aura une superficie de 42000 m² sur deux niveaux, ce qui permettra d’éviter les embouteillages monstres qui engendrent des dégradations de services, des difficultés de maintenance et une grande perte de temps. Cette plateforme aéroportuaire confirme la volonté de l’Etat, d’aménager le Sénégal sur la piste de l’émergence. Il ne s’agit pas de construire pour construire, mais d’édifier à 47kms de Dakar, un aéroport qui sera le poumon de l’Afrique de l’ouest permettant aux ressortissants africains de rejoindre leurs territoires par commodité grâce à de nouvelles routes tracées.
Concernant les enjeux de ce nouvel aéroport, ce sont de grands programmes d’investissement pour permettre une grande mobilité et doper une fluidité aérienne. La construction de cet aéroport a pour effet de résorber en partie, le chômage qui sévit au Sénégal. En rappelant que le taux de chômage avoisinant les 48% dont 35% de jeunes est une bombe sociale, s’il n’y a pas de véritables politiques publiques. Après les emplois engendrés, la migration vers la ville de Diass et le pôle urbain de Diamniadio permettra de désengorger la ville de Dakar. Cela engendrera des besoins en logements près du lieu de travail donc des opportunités pour les professionnels du bâtiment. Bâtir une agglomération nouvelle près de l’aéroport a également pour effet de capter une partie de l’exode rural et de créer une circulation monétaire à l’intérieur de cette localité avec des activités génératrices de revenus et les services qui seront induits. Ce projet sera une courroie de transmission de la croissance vers la sous-région.
Toutefois, la réussite de ce projet passe inéluctablement par le respect des normes d’une mobilité urbaine (un réseau de transport performant intégrant le développement durable). Le manque de structures routières et ferroviaires est un handicap auquel il faudra remédier avant la mise en service. Car, des études scientifiques montrent que l’accessibilité et la prospérité économique (mesurée en PIB par habitant) s’influencent réciproquement.
En termes d’organisation, l’implication des parties prenantes est un facteur déterminant. Il ne s’agit nullement de les associer à la prise de décision qui relève de la direction de l’aéroport et de son ministère de tutelle mais plutôt à la réflexion sur l’élaboration de la stratégie de prise en compte de leurs préoccupations. A ce jour, l’exécutif de l’AIBD manque de lisibilité et a du mal à obtenir l’adhésion de la population. Il faut donc convaincre les parties prenantes que la phase affective du projet est une composante essentielle de leur adhésion. Ce sont les élus locaux et les chefs d’entreprise qui doivent être les relais et ce sont les jeunes qui doivent être formés d’abord aux métiers de la construction puis aux nouveaux services. Les élus locaux doivent faire partie d’un comité de pilotage pour le développement et le suivi des villes impactées par l’aéroport. Car, les nœuds de transports sont importants pour les collectivités locales du fait qu’un lieu d'interconnexion est un élément susceptible de véhiculer une image identitaire et d'être saisis comme une opportunité de valorisation foncière. C’est un moyen de mettre en valeur la réforme de l’acte III de la décentralisation via les pôles territoires.
Afin que les populations profitent des retombées de l’installation de l’aéroport, il est important de créer un groupe de réflexion et de sensibilisation pour évaluer les profils d’emploi qui seront sur le marché. En plus, il est nécessaire dés maintenant de former la population à ces disciplines avant l’ouverture au trafic aérien. Il faut inciter les entreprises à embaucher localement, éventuellement par des incitations étatiques (Exonérations de charges sociales sur une période donnée). L’Etat doit surtout communiquer sur les bénéfices à tirer de la mise en service de l’aéroport. L’idée sous-jacente est qu’emballés par la perspective d’avoir un aéroport de meilleure qualité et un plus grand choix de compagnies aériennes desservant la sous-région, les acteurs adhèrent totalement au projet ; dans ce cadre, un allègement des taxes pourrait être une motivation pour les compagnies aériennes et les professionnels du tourisme.
Pour être attractif, l’aéroport doit refuser l’installation de l’informel et la présence de marchands ambulants car source de frein social au développement. Cela risque d’induire des activités parallèles souvent répréhensibles, difficilement contrôlables et susceptibles de gangréner les activités légales dûment enregistrées. Concernant, l’avancement des travaux, on parle déjà de retards et de dépassements du budget initial. Nos autorités doivent respecter le calendrier de mise en service de l’aéroport vu son importance.
En somme, l’aéroport AIBD inscrit dans l’esprit des pôles territoires aura un véritable impact économique. Il bouleversera tout un territoire avec ses différents enjeux économiques, spatiaux, sociaux, urbains et environnementaux. C’est ainsi que tous les échelons de l’administration publique sénégalaise sont concernés dans l'aménagement de ce pôle économique qui reliera l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Ce programme d’investissements est un véritable levier de croissance donc un des éléments essentiels pour la réussite du PSE!!!
Dr Abdourahmane KOITA, Coordonnateur adjoint DSE-France/APR
Cependant, il existe des opportunités substantielles qui suscitent l'espoir à travers la démographie, les ressources naturelles disponibles, la position géostratégique, ... qui ont un véritable impact sur les investissements publics et privés. Rappelons que le Sénégal a attiré le monde économique pour plusieurs raisons : sa stabilité politique et sociale, son rayonnement culturel et les mutations sociales (arrivée des portugais, des français, des libanais,…). En sont témoins la construction de la Chambre de commerce de Dakar, l’importance du métissage, l’arrivée des pères religieux au 18ème siècle, l’installation du premier comptoir à Saint-Louis… Ce choix des occidentaux porté sur le Sénégal a entrainé une volonté farouche des autochtones à s’émanciper et à se rebeller contre ce que les colons amenaient avec eux, d’où les premiers cahiers de doléances de 1789 qui entrainèrent les occidentaux à changer leur orientation de manière graduée : des jeunes étaient choisis dans les chefferies pour aller à l’école, ce qui entraina l’arrivée à la Chambre des députés, les premiers représentants noirs : Galandou DIOUF et Blaise DIAGNE. Ceci démontre la volonté d’échange interculturel, en se référant à Léopold Sédar SENGHOR qui utilise le terme «métissage et échange interculturel».
C’est dans ce contexte que de grands plans de développement touristique ont été lancés. Et, le Président SENGHOR avait misé, entre autres, sur ce secteur pour combler la détérioration des termes de l’échange; malheureusement, les infrastructures existantes étaient très modestes. Certaines infrastructures datant de l’ère coloniale ne répondent plus aux besoins du changement. En outre, l’urbanisation non contrôlée et l’augmentation du trafic ont engorgé la ville de Dakar ainsi que l’aéroport Léopold Sédar Senghor ; d’où la nécessité de disposer d’un nouvel aéroport adapté au contexte actuel. L’Aéroport International de Blaise Diagne (AIBD) répondra aux normes internationales et servira de porte d’entrée « Gateway » du trafic international aérien. La superficie passe de 800 ha, emprise au sol pour celui de Dakar à 2600ha pour celui de Diass. Parallèlement, la première aérogare aura une superficie de 42000 m² sur deux niveaux, ce qui permettra d’éviter les embouteillages monstres qui engendrent des dégradations de services, des difficultés de maintenance et une grande perte de temps. Cette plateforme aéroportuaire confirme la volonté de l’Etat, d’aménager le Sénégal sur la piste de l’émergence. Il ne s’agit pas de construire pour construire, mais d’édifier à 47kms de Dakar, un aéroport qui sera le poumon de l’Afrique de l’ouest permettant aux ressortissants africains de rejoindre leurs territoires par commodité grâce à de nouvelles routes tracées.
Concernant les enjeux de ce nouvel aéroport, ce sont de grands programmes d’investissement pour permettre une grande mobilité et doper une fluidité aérienne. La construction de cet aéroport a pour effet de résorber en partie, le chômage qui sévit au Sénégal. En rappelant que le taux de chômage avoisinant les 48% dont 35% de jeunes est une bombe sociale, s’il n’y a pas de véritables politiques publiques. Après les emplois engendrés, la migration vers la ville de Diass et le pôle urbain de Diamniadio permettra de désengorger la ville de Dakar. Cela engendrera des besoins en logements près du lieu de travail donc des opportunités pour les professionnels du bâtiment. Bâtir une agglomération nouvelle près de l’aéroport a également pour effet de capter une partie de l’exode rural et de créer une circulation monétaire à l’intérieur de cette localité avec des activités génératrices de revenus et les services qui seront induits. Ce projet sera une courroie de transmission de la croissance vers la sous-région.
Toutefois, la réussite de ce projet passe inéluctablement par le respect des normes d’une mobilité urbaine (un réseau de transport performant intégrant le développement durable). Le manque de structures routières et ferroviaires est un handicap auquel il faudra remédier avant la mise en service. Car, des études scientifiques montrent que l’accessibilité et la prospérité économique (mesurée en PIB par habitant) s’influencent réciproquement.
En termes d’organisation, l’implication des parties prenantes est un facteur déterminant. Il ne s’agit nullement de les associer à la prise de décision qui relève de la direction de l’aéroport et de son ministère de tutelle mais plutôt à la réflexion sur l’élaboration de la stratégie de prise en compte de leurs préoccupations. A ce jour, l’exécutif de l’AIBD manque de lisibilité et a du mal à obtenir l’adhésion de la population. Il faut donc convaincre les parties prenantes que la phase affective du projet est une composante essentielle de leur adhésion. Ce sont les élus locaux et les chefs d’entreprise qui doivent être les relais et ce sont les jeunes qui doivent être formés d’abord aux métiers de la construction puis aux nouveaux services. Les élus locaux doivent faire partie d’un comité de pilotage pour le développement et le suivi des villes impactées par l’aéroport. Car, les nœuds de transports sont importants pour les collectivités locales du fait qu’un lieu d'interconnexion est un élément susceptible de véhiculer une image identitaire et d'être saisis comme une opportunité de valorisation foncière. C’est un moyen de mettre en valeur la réforme de l’acte III de la décentralisation via les pôles territoires.
Afin que les populations profitent des retombées de l’installation de l’aéroport, il est important de créer un groupe de réflexion et de sensibilisation pour évaluer les profils d’emploi qui seront sur le marché. En plus, il est nécessaire dés maintenant de former la population à ces disciplines avant l’ouverture au trafic aérien. Il faut inciter les entreprises à embaucher localement, éventuellement par des incitations étatiques (Exonérations de charges sociales sur une période donnée). L’Etat doit surtout communiquer sur les bénéfices à tirer de la mise en service de l’aéroport. L’idée sous-jacente est qu’emballés par la perspective d’avoir un aéroport de meilleure qualité et un plus grand choix de compagnies aériennes desservant la sous-région, les acteurs adhèrent totalement au projet ; dans ce cadre, un allègement des taxes pourrait être une motivation pour les compagnies aériennes et les professionnels du tourisme.
Pour être attractif, l’aéroport doit refuser l’installation de l’informel et la présence de marchands ambulants car source de frein social au développement. Cela risque d’induire des activités parallèles souvent répréhensibles, difficilement contrôlables et susceptibles de gangréner les activités légales dûment enregistrées. Concernant, l’avancement des travaux, on parle déjà de retards et de dépassements du budget initial. Nos autorités doivent respecter le calendrier de mise en service de l’aéroport vu son importance.
En somme, l’aéroport AIBD inscrit dans l’esprit des pôles territoires aura un véritable impact économique. Il bouleversera tout un territoire avec ses différents enjeux économiques, spatiaux, sociaux, urbains et environnementaux. C’est ainsi que tous les échelons de l’administration publique sénégalaise sont concernés dans l'aménagement de ce pôle économique qui reliera l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Ce programme d’investissements est un véritable levier de croissance donc un des éléments essentiels pour la réussite du PSE!!!
Dr Abdourahmane KOITA, Coordonnateur adjoint DSE-France/APR