Ebola - « Nous savons quelles dispositions prendre, nous en avons les moyens et savons comment arriver à bout de l'épidémie», estime le président de la BAD, Donald Kaberuka

Mercredi 22 Octobre 2014

« Le problème d'Ebola est d'abord le nôtre. Avant de recourir à l'aide internationale, nous devons d'abord inviter les Africains à agir. J'en appelle donc à la solidarité africaine.. ». Ainsi s'exprimait le 18 octobre à Bruxelles, en Belgique, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka. C'était lors de la rencontre 'Rebranding Africa Forum', organisée par le magazine panafricain Notre AfriK sur le thème « L'émergence de l'Afrique, à quel prix ? ».


Dr Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Dr Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
L'actualité Ebola s'étant naturellement invitée au débat, a constitué l'essentiel des échanges tout le long du Forum. L'épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest a, ainsi, été longuement évoquée par le président de la BAD, aussi bien lors des discussions en plénière que lors de la conférence de presse tenue avec les médias occidentaux et africains, basés en Europe ou en Afrique.
Pour Kaberuka, il faut éviter de créer la psychose, analyser les choses froidement, et surtout écarter les prospectives catastrophiques qui laissent croire que la crise va annihiler tous les progrès accomplis en Afrique depuis des décennies.
Selon le président de la BAD, la crise connaît la dimension actuelle, non seulement à cause de la faiblesse des systèmes de santé des pays touchés - du fait des crises traversées par ces derniers - mais aussi en raison de la réaction lente de la communauté internationale.
«Ebola a frappé une région déjà affaiblie, d'où cette ampleur prise actuellement par l'épidémie. C'est en cela que je pense que la réponse de la communauté internationale a été décevante. Les moyens mis en jeu dès le début de la crise ont été tout autant décevants. », a-t-il dit déclaré à la presse.
L'émergence ne se décrète pas
Et d'ajouter : « Je me suis rendu sur place en Sierra Leone et au Libéria où j'ai pu faire le constat de pays abandonnés à eux-mêmes, avec les frontières fermées et les transports aériens suspendus. La faiblesse des services de santé et la réponse décevante ont contribué à l'expansion de la crise... Comme elle devient internationale, les moyens commencent à arriver ». « Nous savons désormais quelles dispositions prendre, nous en avons les moyens et savons comment arriver à bout de l'épidémie en évitant les erreurs précédentes » a-t-il poursuivi, optimiste.
Intervenant sur la question de l'émergence lors de la clôture du Forum, Donald Kaberuka s'est appesanti sur les conditions nécessaires pour y arriver. A savoir, lutter contre les inégalités, se battre pour une meilleure inclusion et gérer avec intelligence les différents défis et contradictions relevés dans le développement socio-économique du continent. « Ce sont ces éléments qui vont favoriser l'émergence. La croissance n'est qu'un moyen et une condition, mais elle n'est pas suffisante. Elle doit conduire à la transformation économique qui elle-même va mener à l'émergence. L'émergence ne se décrète pas, il faut y travailler », a-t-il déclaré. Au nombre d'autres conditions qui favoriseraient l'émergence, le Président de la BAD a évoqué l'établissement d'institutions solides, la construction d'infrastructures et la promotion de l'intégration régionale.
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