Argentine : H-48 avant le défaut

Lundi 28 Juillet 2014

L'Argentine a bien versé les 500 millions de dollars d'intérêts dus avant le 30 juillet à ses créanciers restructurés. Mais la somme est bloquée entre les mains du juge new yorkais, qui fait pression pour que Buenos Aires paye la somme de 1,3 milliard de dollars aux fonds vautours qui ont refusé la restructuration de 2001.


Le choix est cornélien pour Cristina Kirchner. Vu la somme, payer les deux fonds vautours pourrait être perçu comme une solution pragmatique. Mais si elle le fait, l'Argentine risque de créer un précédent et d'aiguiser l'appétit d'autres créanciers pour un montant estimé à 10 milliards de dollars supplémentaires. (Photo : Reuters)
Le choix est cornélien pour Cristina Kirchner. Vu la somme, payer les deux fonds vautours pourrait être perçu comme une solution pragmatique. Mais si elle le fait, l'Argentine risque de créer un précédent et d'aiguiser l'appétit d'autres créanciers pour un montant estimé à 10 milliards de dollars supplémentaires. (Photo : Reuters)
L'heure tourne. Il ne reste en effet plus que 48 heures pour l'Argentine avant un deuxième défaut sur sa dette en moins de quinze ans, au terme d'une lutte qui dure depuis des années contre des fonds spéculatifs.

Le versement bloqué par la justice américaine

Concrètement, Buenos Aires a versé 500 millions de dollars à une banque new yorkaise pour payer les intérêts dus au 30 juillet aux détenteurs de bons argentins sur des créances restructurées suite au défaut du pays en 2001. Mais la Cour suprême de New York, où doivent avoir lieu les versements aux créanciers restructurés, a récemment donné raison à deux fonds spéculatifs qui ont refusé de se soumettre au défaut.
Afin de faire pression pour faire exécuter sa décision, le juge new yorkais Thomas Griesa, à l'origine de la première décision de justice en 2012, a bloqué cette somme. Résultat, les créanciers restructurés n'ont toujours pas vu la couleur de ces 500 millions de dollars.
 

Financement difficile pour les entreprises

S'il a lieu, le défaut restera toutefois ciblé, et l'Argentine continuera à rembourser sa dette, selon Juan Pablo Ronderos, de l'institut Abeceb.com, cité par l'AFP. Il ne faut donc pas s'attendre à un cataclysme semblable à celui de 2001. En revanche, cela compliquera le financement des entreprises et leur capacité à payer leurs importations.
Par ailleurs, l'affaire entâche déjà l'image de l'Argentine, exclue des marchés de capitaux internationaux depuis son défaut de 2001. Elle tente depuis de se mettre en situation de pouvoir emprunter à nouveau, mais entre récession et inflation impossible à maîtriser, la situation du pays semble se compliquer.

Équation impossible pour Cristina Kirchner

Dans ce contexte et vu la somme, payer les deux fonds vautours pourrait être perçu comme une solution pragmatique. Mais si elle le fait, l'Argentine risque de créer un précédent et d'aiguiser l'appétit d'autres créanciers pour un montant estimé à 10 milliards de dollars supplémentaires.
A New York, les discussions seraient toujours en cours, selon un responsable gouvernemental. Officiellement, l'Argentine refuse toujours de se soumettre à la décision du juge. La délégation chargée de négocier n'a passé qu'une heure vendredi avec le médiateur Daniel Pollack. Pour la présidente Cristina Kirchner, son pays a déjà payé les 500 millions de dollars lorsqu'elle les a versés à la banque new yorkaise chargée du paiement. Elle réfute donc même jusqu'au terme de "défaut".
Latribune.fr
Actu-Economie


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